Le
dossier de la prostitution m'intéresse particulièrement.
Dans
ma jeunesse, j'ai travaillé dans la restauration sur la Côte
d'Azur, j'ai également travaillé pendant quelque temps dans le
domaine de la nuit : boîtes de nuit, piano-bar.
Dans cet environnement, j'ai pu côtoyer un certain nombre de prostituées, j'ai rencontré également quotidiennement des personnes qui vivaient dans ce milieu particulier de la nuit.
Il y a moins de deux semaines, à l'Assemblée nationale les députés ont voté une loi qui pénalisait les clients des prostituées en France.
« Je vous le dis en vérité, les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu. »
L’évangile selon saint Matthieu
Avant
de reproduire le texte écrit par Charles Henri d'Elloy sur le site
Boulevard Voltaire, dont je partage totalement la thèse, j'aimerais
citer deux expériences que j'ai vécues concernant les prostituées
et leurs clients.
Mon
premier exemple concerne un client, c'était un physionomiste et un
videur dans un casino sur la côte. Ce genre d'établissement engage
des videurs qui ont le physique de l'emploi, lui l'avait ! C'était
un colosse de plus de 2 m tout en muscles, mais également un petit
peu d'embonpoint qui le faisait paraître encore plus large. Il avait
l'air monstrueux, je m'en rappelle encore même si cela fait au moins
une trentaine d'années de sa, mais finalement il était doux comme
un agneau.
Selon
l'expression consacrée, la nature l'avait généreusement doté,
d'après ses dires, à ce niveau-là il était également monstrueux
au point de ne pouvoir nouer de relations avec aucune femme qui
fuyait inexorablement en le voyant nu.
Évidemment,
cela le rendait très malheureux et, accessoirement, il n'avait
aucune chance de nouer une relation amoureuse à cause de cette
particularité physique qui était un handicap.
La prostitution est pour certain d'intérêt public
La
seule solution qu'il ait pu trouver, était évidemment d'aller
rencontrer des prostituées auprès de qui il trouvait satisfaction
physique mais, également et surtout, une proximité émotionnelle et
une attention affective.
Cent
quelques-unes de ses amis prostitués, c'est un homme qui n'aurait
jamais eu l'occasion d'assouvir ses besoins physiques, sexuels et
affectifs.
Son
exemple est toujours resté gravé dans ma mémoire, j'étais
pourtant un très jeune adulte, mais, dès ce moment-là, le rôle
des prostituées mettait déjà apparu comme d'intérêt public et
social.
En
faisant le procès des clients des prostituées, c'est la société
tout entière qui déclare son immaturité vis-à-vis de certains
besoins physiques qui demandent à être exprimés.
Le
fait de lier ses besoins témoigne également du fait que notre
société nie également toute une partie de l'affect des êtres
humains. Dans l'article qui suit, l'auteur met en cause un certain
féminisme qui, à mon avis, choisit ses mauvaises cibles.
L'autre
exemple dont je voudrais témoigner, concerne toujours une période
de ma vie où j'ai travaillé la nuit et où, il m'a été donné de
dialoguer extrêmement souvent avec des prostituées.
DES HOMMES ÉGALEMENT SE PROSTITUENT
Je
peux vous assurer que toutes les prostituées ne se ressemblent pas,
elles sont toutes au contraire totalement différente.
Je
ne parle ici que des femmes, mais évidemment, le milieu de la
prostitution est composé également d'hommes.
Il
y a par contre un trait de caractère que j'ai rencontré chez
beaucoup de ces femmes, et là où ma stupéfaction a été la plus
grande, c'était au début de mes conversations avec elle, toutes ces
femmes étaient extrêmement sensibles, délicates et d'une très
grande générosité. L'une d'elles m'a avoué que, souvent après
avoir fait une passe, elle pleurait parce que la situation affective
morale de son client, révélait un état de détresse chez cette
personne qui était insoupçonnable. Encore une fois, le rôle que
jouent ces femmes, est d'un intérêt primordial pour nos sociétés.
Le
fait que ce plus vieux métier du monde soit maintenant pourchassé,
pourfendu et que les clients soient criminalisés est pour ma part,
totalement inacceptable et même dangereux pour une partie de la
population. Faire disparaître le service de la prostitution à certaines personnes peut en effet s'avérer extrêmement dangereux quand ces individus n'ont pas d'autre alternative pour exprimer leurs pulsions.
Il
faut que les personnes qui ont vite fait de s'offusquer et de
condamner la prostitution acceptent que le fait de criminaliser et de rendre
inaccessible les services sexuels ne réglera pas la situation.
Je
pense que chez tout le monde, tenter d'enterrer une pulsion qui devient intolérable
finit toujours par ressortir et s'exprimer d'une manière ou d'une autre.
La
solution logique me paraît donc être plutôt que d'interdire,
d'encadrer cette solution afin d'offrir aux prostituées un
environnement sûr, de leur garantir une sécurité ainsi qu'une
surveillance sanitaire, ce qui se fait déjà très bien en hollande
et dans les pays du Nord de l'Europe.
Ces
mesures de criminalisation de la clientèle de la prostitution, ne
réglera nullement le problème, au contraire, il ne faut pas être
malin pour se douter que la sollicitation va se déplacer dans
l'anonymat ce qui à terme va accroître la criminalité et
réinstaurer le proxénétisme, tout le contraire de ce que prétend
défendre cette loi !
Un article sur le site Boulevard Voltaire
Le
six avril dernier, une révolution s’est déroulée à la Chambre…
pardon, à l’Assemblée nationale. Une « révolution dans les
consciences », comme diraient de façon sentencieuse les nouveaux
pharisiens puritains du bien-penser. Désormais, le client de
prostituée encourt une punition inscrite dans le Code pénal !
Les
contempteurs de la prostitution dénoncent, à juste titre, les
conditions d’exercice de celle-ci. Il est intolérable que la
prostitution soit l’objet de trafic d’êtres humains et de
mauvais traitements. Cela est recevable pour toute activité ! La loi
prévoit déjà tout un arsenal pour lutter contre le proxénétisme
et l’esclavagisme. La France a la fâcheuse tendance à inventer de
nouvelles lois avant d’appliquer les anciennes.
Mais
la nouvelle loi n’a pas réellement pour but de mettre fin aux
sordides trafics de filles. La prostitution est insupportable pour
une partie des féministes qui y voit, non pas une façon de «
disposer librement de son corps », mais la domination masculine sur
la femme. Cette conception de la prostitution relève d’idées
préconçues orientées. Elle oublie déjà qu’il y a des
prostitués hommes, minoritaires sans doute. Elle omet surtout qu’il
y a une autre prostitution que celle relevant de la misère sordide.
Il n’est pas convenable, en ces temps de puritanisme pharisien,
d’affirmer qu’il y a une prostitution heureuse, dite « haut de
gamme », qui ne fait pas le trottoir des villes mais plutôt les
salons de palaces. L’escort-girl, version contemporaine numérisée
de la courtisane, n’est ni paumée ni battue, a fait des études,
cumule un emploi respectable et son commerce interlope la nuit. Cette
belle de jour existe, n’en déplaise aux moralisatrices bégueules,
et c’est elle qui mène la danse. La demi-mondaine choisit ses
clients et n’a de compte à rendre qu’à elle-même. Elle n’est
pas plus dépendante financièrement que ne le sont des millions
d’autres femmes de leur mari. Que pensent les féministes
abolitionnistes des femmes riches qui s’offrent les services d’un
gigolo ? Pourquoi s’en prennent-elles uniquement aux clients hommes
? Depuis cette nouvelle infraction, le client doit battre sa coulpe,
culpabiliser et se soumettre à la toute-puissante doxa féministe.
Pourtant,
les études montrent que le client de prostituée n’est ni un
pervers ni un étrangleur de femme. C’est le plus souvent un homme
en manque affectif, esseulé, à la recherche d’un succédané
d’amour. Pourquoi vouloir en faire un délinquant ? Bien des femmes
aiment les hommes puissants, riches et aspirent à être dominées,
au moins dans les apparences, et les hommes seront toujours faibles
envers la chair, c’est ainsi. Et alors ? Dans la sphère de
l’intimité des relations humaines, mieux vaut laisser tomber la
loi et s’en remettre au sens moral.
Rappelons-nous
l’évangile selon saint Matthieu : « Je vous le dis en vérité,
les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume
de Dieu. »
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